LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET LA REINSERTION PAR LE TRAVAIL
Derrière tout projet ambitieux, tout défi, tout vœu pieu se dissimulent souvent des obstacles d’ordre humain certes mais également d’ordre infrastructurel et législatif.
A l’époque de la création du Quinquet, il était interdit de mettre au travail un bénéficiaire de Minimex (actuel Revenu d’Intégration Sociale), créant ainsi un seuil d’exclusion supplémentaire.
Le Quinquet franchira un premier pas en obtenant une dérogation signée par Firmin AERTS, alors Secrétaire d’Etat à la Santé Publique. Cette caution officielle – une première dans une Belgique dont les matières en termes d’emploi et de formation n’ont pas encore été communautarisées ni régionalisées – permettra d’accorder aux bénéficiaires du Minimex (actuel Revenu d’Intégration Sociale ou RIS) un défraiement complémentaire à leur allocation sociale dans le cadre d’un «solidarité service» où s’accomplissent des petites tâches de dépannage à domicile et où s’organise un magasin de seconde main.
En 1987, le Quinquet se voit accorder l’une des premières reconnaissances en tant qu’Entreprise d’Apprentissage Professionnel (EAP). Dorénavant, la mise au travail s’accompagnera d’une action de formation professionnelle.
Le projet de réinsertion socioprofessionnelle du Quinquet s’affine, s’officialise mais, bien vite, les premières contradictions, les premiers paradoxes, les premiers « vides ou télescopages juridico légaux » apparaissent.
Ainsi, à Soignies comme ailleurs en Wallonie, de nombreuses voix s’élèvent mettant en évidence que les heures prestées en EAP ne donnent pas lieu à un réel emploi, que les défraiements accordés ne sont pas des salaires, que les heures prestées ne sont pas valorisables vis-à-vis de l’ONSS et ne peuvent donc être comptabilisées dans l’espoir d’un accès aux allocations de chômage. ….