Un peu d’histoire pour mieux nous connaître…

Créé à l’initiative du CPAS de Soignies et de la Fondation Roi Baudouin, le Quinquet voit le jour au début des années 80 et a pour objectif de tout mettre en œuvre pour lutter contre l’exclusion et ce dans le cadre d’une action autant préventive que curative visant à la fois, simultanément comme séparément, les enfants et les adultes.

À l’époque, bien peu de personnes imaginaient sans doute que, des années plus tard, le projet QUINQUET serait ce qu’il est aujourd’hui et qu’il serait souvent cité en exemple.

En 1983, ce qui était jusqu’alors un service interne au CPAS devient une ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIF. Derrière cette mutation se retrouve un constat clair : l’action d’une association, œuvrant en coordination avec un CPAS et soutenue financièrement par celui-ci, est l’outil idéal pour faire face à un défi sans cesse plus ardu et d’importance.

On tend ainsi souvent à oublier que tout a commencé dans une petite maison de la rue de l’École Moderne avec des ateliers à destination d’enfants issus de familles suivies par le CPAS de Soignies dans le cadre du projet “Familles en difficultés chroniques”. L’objectif était de tout mettre en œuvre pour que les enfants de ces familles ne marchent pas sur les traces de leurs aînés sur le chemin de l’exclusion. Le succès rencontré par ces ateliers est tel que les parents demandent à leur tour que des ateliers (cuisine, informations sociales,…) soient organisés. Ceux-ci vont évoluer vers du travail occupationnel, la voie vers la réinsertion par le travail est ouverte!

Alors qu’aucun décret n’a encore été coulé et qu’aucune disposition légale visant la mise au travail des plus démunis n’existe encore, le CPAS de Soignies et l’asbl Le Quinquet vont utiliser avec pertinence et efficacité les divers avantages dont peuvent disposer une institution publique locale et une association, alliant ainsi autant la rigueur que la souplesse.

L’action de l’asbl va ainsi évoluer d’année en année et s’affiner au travers de deux axes : la formation professionnelle et la réinsertion par le travail d’une part et l’éducation permanente et l’action socioculturelle de l’autre.

La genèse d’un projet de Formation Professionnelle et de Réinsertion par le Travail

Derrière tout projet ambitieux, tout défi, tout vœu pieu se dissimulent souvent des obstacles d’ordre humain certes mais également d’ordre infrastructurel et législatif. A l’époque de la création du Quinquet, il était interdit de mettre au travail un bénéficiaire de Minimex (actuel Revenu d’Intégration Sociale ou RIS), créant ainsi un seuil d’exclusion supplémentaire.


Le Quinquet franchira un premier pas en obtenant une dérogation signée par Firmin AERTS, alors Secrétaire d’Etat à la Santé Publique. Cette caution officielle – une première dans une Belgique dont les matières en termes d’emploi et de formation n’ont pas encore été communautarisées ni régionalisées – permettra d’accorder aux bénéficiaires du Minimex un défraiement complémentaire à leur allocation sociale dans le cadre d’un «solidarité service» où s’accomplissent des petites tâches de dépannage à domicile et où s’organise un magasin de vêtements et de mobilier de seconde main.

En 1987, le Quinquet se voit accorder l’une des premières reconnaissances en tant qu’Entreprise d’Apprentissage Professionnel (EAP). Dorénavant, la mise au travail s’accompagnera d’une action de formation professionnelle. Le projet de réinsertion socioprofessionnelle du Quinquet s’affine, s’officialise mais, bien vite, les premières contradictions, les premiers paradoxes, les premiers “vides ou télescopages juridico-légaux” apparaissent.

Ainsi, à Soignies comme ailleurs en Wallonie, de nombreuses voix s’élèvent mettant en évidence que les heures prestées en EAP ne donnent pas lieu à un réel emploi, que les défraiements accordés ne sont pas des salaires, que les heures prestées ne sont pas  valorisables vis-à-vis de l’ONSS et ne peuvent donc être comptabilisées dans l’espoir d’un accès aux allocations de chômage.

De l’Entreprise d’Apprentissage Professionnelle (EAP) au Centre d’Insertion Socioprofessionnelle (CISP) 

En 1990, alliant une fois de plus les avantages inhérents à un pouvoir public local et la souplesse d’une association, le Quinquet (bénéficiant depuis peu d’un financement dans le cadre du Fonds Social Européen) propose au CPAS de Soignies d’étendre leur champ d’action ainsi que leur projet de mise au travail et à l’emploi. En effet, alors qu’aucun financement ne permet à cette époque aux CPAS de jouer la carte de l’article 60 § 7 de la loi organique de 1976, le Quinquet propose au contraire de mettre celle-ci en jeu au bénéfice des stagiaires de l’EAP.

Les EAP vont bientôt céder la place aux Entreprises de Formation par le Travail (EFT). A nouveau, partant du constat que la réinsertion professionnelle nécessite autre chose que de simples acquis techniques et pratiques et passe nécessairement par une réinsertion sociale et culturelle, l’asbl et le CPAS vont innover en instaurant dans le cursus de formation de l’EFT des ateliers d’éducation permanente. Les portes des bibliothèques, des cinémas et des musées vont alors s’ouvrir à nos stagiaires lorsqu’on ne parle pas encore d’Article 27.

La route tournera à nouveau en janvier 2017. Les EFT deviennent une « composante » des CISP ou Centres d’Insertion SocioProfessionnelle et le Quinquet devient officiellement un Centre d’Insertion SocioProfessionnelle (CISP – EFT) sous le numéro 113.

L’action socio-culturelle au sein de l’asbl Le Quinquet

L’action du Quinquet ne se limite pas à la formation professionnelle et la réinsertion par le travail. Au sein de son secteur “Animation et Créativité”, Le Quinquet organise, à différents moments de l’année comme de la journée, des activités à destination d’un public plus large et diversifié composé autant d’enfants âgés de 3 à 18 ans que d’adultes .

Ce secteur de l’asbl est agréé en tant que :

CENTRE D’EXPRESSION ET DE CRÉATIVITÉ (Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie Bruxelles) – Enfants, adolescents, adultes et seniors – depuis 1995

ACCUEIL EXTRASCOLAIRE (Ministère de l’Education de la Communauté Française et Office de la Naissance et de l‘Enfance) – Enfants de 3 à 12 ans – depuis 2011

CENTRE DE VACANCES (Ministères de la Culture, de la Petite Enfance et de la Jeunesse  et Office de la Naissance et de l’Enfance) – Enfants de 3 à 14 ans – depuis 2003

Dans ce cadre, le souhait du Quinquet n’est pas de proposer des activités “trucs et ficelles” mais bien des animations porteuses de sens qui ont la particularité de représenter une certaine innovation pour notre public.

Cette ambition repose sur :

  • l’expérience et la formation continue de membres de personnel de qualité ;
  • la disponibilité de locaux spacieux et d’espaces verts 
  • le recours à un équipement matériel relativement conséquent (audiovisuel, créativité, sport, psychomotricité, jeux coopératifs,…) et à une bibliothèque diversifiée et régulièrement renouvelée.

Nous tentons également d’utiliser au mieux les différentes ressources disponibles par l’activation de nos partenariats avec des institutions sonégiennes et régionales. 

En route vers RapIDESS 

L’ouverture vers un public sans cesse plus large va se concrétiser en 2010 avec la création de notre réseau de Taxi Social RapIDESS. Rap-IDESS, créé dans le cadre des IDESS – Initiative de Développement de l’Emploi dans le Secteur des Services de proximité à finalité sociale, est une structure agréée afin de renforcer la cohésion sociale et de rencontrer les besoins des personnes physiques particulièrement isolées et démunies et, dans ce sens de créer de l’emploi. 

Le double objectif d’une telle initiative est de répondre aux demandes en matière de déplacement du public cible tout en créant de l’emploi. Nous véhiculons toute personne pour peu qu’elle réponde aux critères établis par le décret (que vous trouverez sur la page dédiée à ce service) à des prix « abordables ». 

La nature des trajets n’est absolument pas limitée, il peut aussi bien s’agir de transports à caractère médical que de transports vers des grandes surfaces, pour un rendez-vous dans un salon de coiffure ou tout simplement pour aller partager un morceau de tarte chez une connaissance.

La mise à l’emploi de personnes n’ayant que très peu, voire pas de qualification, rentre également dans le cadre des activités principales relatives à notre IDESS. Dans cet esprit, RapIDESS a débuté ses activités avec deux employés salariés. L’effectif actuel est de 4 permanents auxquels il convient d’ajouter des Art. 60 et des bénévoles recrutés via la plate-forme Give a Day.

Actif depuis plus de 10 ans, notre service de taxi social RapIdess répond à une demande réelle en matière de transport qui existait au sein des populations de Soignies et de Braine-le-Comte. Notre créneau a toujours été d’allier flexibilité, souplesse et travail de proximité. A l’heure actuelle, notre objectif est de pouvoir maintenir ces trois qualités qui font notre force avant que l’évolution sans cesse grandissante de notre société ne les mue en faiblesses.

Le réflexe « RapIdess » existe bel et bien chez les personnes que nous véhiculons. La plupart de nos clients ne font d’ailleurs pas appel à nos taxis uniquement pour être véhiculés mais également pour maintenir ou créer une forme de contact avec nos chauffeurs et/ou la société.

Depuis mai 2023, nous véhiculons les Personnes à Mobilité Réduite (PMR) grâce un taxi aménagé dans le respect strict des normes de sécurité. Ce projet a pu voir le jour par le soutien de contributeurs dans notre campagne de financement participatif sur la plateforme de CAP48.

Placer l’humain au centre de nos préoccupations quotidiennes et de nos futurs projets

Derrière le projet Quinquet, on retrouve une ferme volonté d’aller de l’avant en sachant parfaitement que rien n’est jamais acquis, figé et que tout reste à inventer ou à innover par rapport à une population de plus en plus « difficile » et diversifiée. 

Face aux bouleversements de ces dernières années qui ont lourdement impactés le secteur associatif et conscients que bien des surprises nous attendent encore, Le Quinquet reste vigilant et consacre quantité d’efforts pour rester fidèle aux missions premières : tout mettre en oeuvre pour lutter contre l’exclusion et laisser, avant tout, place à l’humain.

À suivre …